SAIGON SOURIT TOUJOURS 2

Autre exemple : hier, alors que je déambulais dans le quartier chinois près du marché de Cholon, une jeune fille poussant un diable manquait de peu de me couper le tibia en deux, me laissant quitte pour une plaie bénigne de 5 cm juste au dessus du pied. Immédiatement, j’avais 3 ''infirmières'' autour de moi, chacune sortant de sa poche des fioles d’huile chinoise pour désinfecter la plaie qui était tout aussi rapidement protégée par un double pansement. .J’ai pu ensuite sans problème me ballader à pied toute la journée. Si la même chose vous arrive en Inde; demerdez-vous et espérez ne pas vous faire engueuler si vous la rammenez. Il y a plusieurs Saigon, plusieurs quartiers distincts, chacun avec une ambiance spécifique. Ainsi Cholon, le quartier Chinois, est en pleine effervescence à l'approche du nouvel an Chinoise et les pagodes qui parsèment la ville sont embrumées par les fumées d'encens. Quant au centre-ville, il est en plein boom commercial et touristique. Les grattes-ciel émergent lentement et les boutiques de luxe fleurissent. A ce titre, il est paradoxal de voir un magasin Louis Vuitton juste à côté de la magnifique poste centrale style art-déco devant laquelle une statue représentant deux combattants viet-congh fusils en bandoulières et grenades à la ceinture vantent la lutte armée contre l’impérialisme.Saigon - comme le Vietnam -, n’est plus à un paradoxe près. La circulation est anarchique mais les policiers du parti n’hésitent pas à verbaliser une voiture qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment alors qu’une Mercedes garée en double-file juste devant obstrue la circulation mais sans sort sans préjudice.
Et puis il y a la bouffe ; excellente, surprenante, variée, présente à tous les coins de rues. Dans ces conditions, difficile de résister. Alors les horaires habituels des repas volent en éclats. On peut passer des journées entières à se ballader en grignotant de çi de là. C’est ce que je fais, multipliant les d
écouvertes, privilégiant ces fabuleuse clémentines, des quartiers d’ananas servis façon sucette, puis en fin d’après-midi, un premier en-cas vers 17h30-18h avant de remettre le couvert vers 20h.

Ce soir par exemple, j’écris ces lignes attablé à un resto de rue où j’ai dégusté, nouilles de riz, nems, porc caramélisé et feuilles de menthe, sauf que 30 minutes + tôt, je mangeais ailleurs du riz et des crevettes, ce double repas entrecoupé par un quartier d’ananas...



C’est ainsi. Le Vietnam est un paradis pour les gourmands. Je m’en doutais et j’en ai la preuve par l’exemple.
De plus, ces pauses nouricières sont toujours l’occasion de passer de bons moment avec les Vietnamiens qui sont ravis de voir un étranger manger comme eux... avec eux.
En ce moment, j’ai 4 paires d’yeux qui m’observent respectueusement alors que j’écris, soit toute la famille de mon resto de rue dont l’âge s’échelonne de 5 à 65 ans. C’est chaleureux, intime, émouvant une fois encore... comme toujours.
La petite fille s’appelle Kim Ngan. Elle est assise devant moi sur les genoux de sa mère et elle tient un sac en plastique gonflé façon ballon de baudruche. Dessus, j'ai dessiné un visage qui tire la langue. Ensuite, je lui ai offert une clémentine qu’elle mange avec soin. Elle rigole, fière de son nouveau personnage rigolo qu’elle montre à tout le monde. Je l’ai apprivoisée et elle est maintenant assise sur mes genoux. Saigon c’est formidable.Demain, je prends le train de nuit direction Danang à 750km + au nord. Départ à 23h, arrivée à 14h. Aujourd’hui, j’ai été repérer la gare qui possède une consigne. Je pourrai y laisser mon sac le temps d’aller dîner.
Tiens donc. Encore une histoire de bouffe en perspective !!!