PHU QUOC LES BAINS

Nous sommes le 2 janvier 2008. C’est parti pour la nouvelle année - en bateau – tout comme elle avait terminé en provenance de Ha Tien, mais cette fois en direction de Rach Gia. J’ai quitté l’île de Phu Quoc où j’aurais passé 5 jours pas vraiment impérissables. Le meilleur souvenir que j'en garderai sera le voyage en bateau traditionnel depuis la ville d'Ha Tien.
Certes l’île est plutôt belle et sauvage, la plage qui s’étire coté Ouest sur 20 km au sud de Duong Dong « la balnéaire » est magnifique mais Phu Quoc n’est pas vraiment le Vietnam et ne le sera bientôt plus du tout. Le développement de l’île, bien qu’embryonnaire, semble se faire dans la plus grande confusion, alors même qu’il n’existe qu’une seule et unique route carrossable. Malheureusement, celà ne semble pas rebuter les beaufs qui s’y rendent en nombre, lassés peut-être de la Thailande, pour promener leurs bedaines abdos Kronembourg, parfois acompagnés d’une jeune asiat’.
Toujours chanceux malgré l’afflux touristique - également vietnamien – du au réveillon du nouvel an, j’ai dégotté un bungallow sur la plage (ci-dessus) histoire d’accrocher mon hamac sur la terrasse pour m’aider à méditer en regardant le coucher du soleil. J’ai également loué un scooter pour explorer l’île et éviter de rester scotché sur mon morceau de plage en étant contraint aux restos pièges à touristes qui s’étirent de part et d’autre de mon bungallow. Sans gargotte, point de salut, et Dong Duong n'en manque, notamment près du marché.
Point positif de mon séjour à Phu Quoc, j’ai rencontré deux lascars intéressants ; Thomas le peintre et Yago le prof. Thomas était dans le même bateau que moi à l’aller et Yago, espagnol de Valence, m’est apparu débouchant d’un portail alors que je cherchais un autre guest house plus excentré. Tous les soirs, nous avons pris l’habitude de nous retrouver pour nous offrir mutuellement des diners pantagruéliques dans les meilleures tables de Dong Duong.
Crabes au tamarin, gambas à la citronnelle, palourdes au poivre, calamars farcis, soupe au requin... A chaque fois, la table était digne d’un repas de fête et ces diners riches d’échanges pas seulement caloriques figureront au rang des bons souvenirs de ce voyage. La magie du voyage c’est aussi la surprise des rencontres et nous avons convenu de rester en contact et de nous retrouver un jour pour perpétuer le rituel. J’ai trop d’expérience concernant les rencontres de voyage pour imaginer que ce sera le cas mais qui sait... quisas.
Ce soir, je suis loin de tout ça, enfin de retour au Vietnam après mon escapade insulaire, attablé face au marché de Can Tho sise au centre du delta du Mekong après un périple cahotique de 3h en bateau entre l'ile de Phu Quoc (ou j'ai réveillonne sur la plage jusqu'a 6h du mat) et le port de Rach Gia. Une dépression s'est installée sur zone et le vent a pour effet induit de creuser la mer. Le bateau était un catamaran moderne, plein comme un oeuf de Viets rentrant chez eux après le réveillon ou partant travailler sur le continent.
Heureusement, les sacs en plastique distribués par le personnel debord étaient modernes eux aussi. Tant mieux. Il fallait au moins ça pour résister au concert de vomis émanant de la moitié es 200 passagers. Comme ce n’est pas trop mon genre musical préféré, j'ai préféré mettre mes écouteurs et privilégier un concert de blues (Melvin Taylor pour les connaisseurs)...
Arrivé au port de Rach Gia, j'enfourchai une moto-taxi qui me conduisit jusqu'à une station de minibus ou j'enchainai avec 3 heures de route jusqu'a Can Tho. Et voilou.
Devant moi, une vendeuse de rue découpe et éviscère des poissons-chats. Juste à côté, les vendeuses de banane patientent derrière leurs paniers garnis de régimes jaune et vert.
Mon estomac digère une assiette de riz et de porc caramélisé. Il est 7h30 et je tombe de fatigue. Je ne vais pas tarder à faire dormir les yeux car demain, nouveau lever aux aurores. Je pars à 5h30 dans une barque pour explorer les canaux et les marché flottants autour de Can Tho. La patronne de l’hotel proposait une ballade « clefs en main » pour 14 euros.
La journée passée fut longue et celle de demain le sera tout autant, la densité en plus. Tant mieux. Tout le contraire de Phu Quoc.

Vivement le delta du Mekong. Cela fait trop longtemps qu’il m’appelle.