ET MAINTENANT LE VIETNAM

Et voilà, la bascule du Cambodge au Vietnam s’est passée sans problème ; comme d’hab’.
Pour rallier Kampot au nouveau poste frontière de Ha Tien (ouvert en Mai 2007), j’ai d’abord eu droit à une heure de taxi - pour moitié sur une route asphalté, pour moitié sur une piste. Une fois mon tampon cambodgien de sortie acquis, mon dernier billet de banque déposé dans l’urne de la Croix Rouge, j’enfourchais un moto-taxi qui m’emmenait 200m plus loin jusqu’au poste frontière vietnamien et là, première surprise. Après la casemate cambodgienne limite délabrée, le poste vietnamien faisait dans la démesure au vu de la faiblesse du traffic dans le coin, en l’occurrence un porche bétonné de 20m de haut avec files pour véhicules, comptoirs et baies vitrées. Mon Visa Viet validé et tamponné tout en mangeant des tamarins (la saison bat son plein) avec l’officier, j’enchainais ensuite avec le douanier qui recopiait mes coordonnées dans un nouveau registre avant une tentative d’extorction de 2$ que j’éludais avec un éclat de rire.
Je pouvais rejoindre le pilote de mon moto-taxi qui m’emmenait alors vers la ville d’Ha Tien située à 7km oú après un rapide tour du propriétaire, j’optais pour l’hotel Thu Ha situé sur la rue principale près du pont. L’hotel Thu Ha - oú j’occupe l’unique chambre du 4e étage - présente le grand avantage d’avoir ouvert il y a 2 mois. La chambre est immaculée, le matelas excellent, et le réceptionniste parle un anglais correct compte-tenu du fait qu’Ha Tien est éloignée des routes touristiques traditionnelles.
Une fois habillé plus légèrement avant de partir visiter la ville en quète d’une banque, je n’avais pas fait 500m que j’étais alpagué par Mt Ty, une figure locale, né au Cambodge puis émigré au Vietnam après la sanglante parenthèse khmer rouge. Ancien professeur, Mr Thy parle Anglais et Francais et peut tout arranger sur place.Assis à l’arrière de son scooter, il m’a successivement emmené dans un magasin pour acheter une carte Sim vietnamienne pour mon téléphone mobile, déposé à la banque pour changer 150 Euros, puis loué un scooter pendant 2 jours afin d’explorer les environs. Il est bavard, parfois saoulant, mais au final, il m’a largement facilité la transition Cambodge-Vietnam.
A présent riche de 3 millions 400 000 Dongs, nous pouvions nous rafraichir d’un café glace et je le laissais se défouler à parler, parler, parler, opinant parfois, acquiessant toujours, sans forcemment tout comprendre ou écouter. Mr Ty insistait ensuite pour me montrer sa maison avant de me préter un vélo pour me ballader à mon aise.
30 minutes plus tard, j’attrapais une suée en jouant au volley-ball avec des vietnamiens plus étonnés que moi et j’étais pris en photo avec et par mes coéquipiers, puis je me douchais à l’indienne sur un bateau non loin à l’aide d’écuelles flottant dans un bidon rempli d’eau avant de sécher tant bien que mal en regardant le match se terminer sans moi.
Le soleil s’était couché en se glissant sous le pont. Il était temps d’aller prendre une vraie douche à l’hotel, de faire ma lessive, de passer qques coups de fil pour Noël et de me mettre à la recherché de mon premier diner vietnamien pour clore cette formidable première journée… Si les autres sont du même accabit, le Vietnam promet beaucoup…
Le lendemain, en route vers Hong Dong à 40km au sud d’Ha Tien pour visiter le littoral présenté comme le plus beau du Vietnam, découvrir la plage du coin et prendre mon premier bain de mer local. Résultat, je n’ai pas vu passer la journée que j’ai conclue en rentrant avec le soleil se couchant sur le golfe de Siam,non sans avoir auparavant goûté une étonnante variété de noix de coco sans eau (spécialité du coin),dégusté une improbable huitre plate de 250Gr (1 Euro), et acheté au bord de la route mon dîner du soir ; soupe de nouilles, pain et deux cuisses de poulet grillées qui embaumaient la route et que n’aurait pas renié un éleveur Landais.

Alors que j’attaque ma deuxième journée, comme d’habitude attablé sous la halle du marché qui est constitué pour moitié d’étals proposant des plats tous plus variés et délicieux les uns que les autres, une constatation s’impose ; le Vietnam est le pays des gourmands-gourmets (et inversement).
Ce matin par exemple, j’ai eu droit à un flan à la banane acheté à une mamie postée au bord de la route, ses onctuosités présentées sur un plateau en rotin tressé, ensuite je m’offrais une espèce de gelée de café et de noix de coco caramélisée servie très fraiche malgré la chaleur ambiante. Ca c’était pour la mise en bouche. Le déjeuner proprement dit fût constitué d’une sorte de flan d’oeufs de poisson encore meilleur que ceux que l’on trouve au Cambodge, de gateau de riz cuit dans le lait de coco et saupoudré de graines de sésame, de deux rouleaux de printemps confectionnés sous mes yeux et servis sur un lit de germes de soja et de feuilles de menthe, le tout arrosé d’un café glacé. J’ai moins d’un mois à passer au Vietnam mais ce que j’ai mangé est si délicieux que je vais mettre un point d’honneur à déguster le maximum de plats.
Voilà. Je le pressentais. La partie Vietnam de ce carnet de voyage va se transformer en guide culinaire. Sous ma halle gastronomique, seul étranger, curieux et curiosité à la fois, rafraichit par un ventilo tombé du ciel, observant la vie et la danse des chapeaux coniques, qu’est-ce-que je suis bien. Allez. Il est temps de partir à la chasse à l’ananas…