HANOI, TROP BIEN MAIS TROP COURT

Hanoi... Il faut déjà partir.

Je suis partagé dans mes sentiments entre le plaisir de retrouver Bangkok pendant une courte après-midi avant de m'envoler vers le golfe de Siam pour une semaine de farniente dans un bungalow au bord de l'eau, et le regret de quitter la capitale Vietnamienne que j'ai adoré, après 2 jours seulement alors que j'y aurais aisément passé une semaine.
Rarement dans une grande ville Asiatique avais-je éprouvé ce sentiment mêlant bien-être, curiosité, dépaysement. Peut-être mon analyse est-elle faussée par le fait que je résidais dans la vieille-ville, bien que j'ai beaucoup marché hors de ce quartier envoûtant.
Comment dire ? D'abord les gens, plutôt plus sympa qu'à Saïgon alors qu'on m'avait annoncé le contraire ; beaucoup de sourires, aucun boutiquier pour vous haranguer, que ce soit sur les marchés ou dans les rues "touristiques". Bref une ville peuplée de gens cool incitant à l'échange. Seul bémol, une météo pourrave avec un ciel gris et bas, et une température suffisamment fraîche pour justifier de porter en permanence deux t-shirts - dont un à manches longues - sous mon blouson et nécessiter deux couvertures sur mon lit afin de passer 3 nuits à peu près confortables.


Que des bons feeling à Hanoi donc, et une foultitude de petits souvenirs accumulés au fil de mes déambulations dans les ruelles et de mes pauses dans des échoppes assis sur un tabouret sur un morceau de trottoir pour boire un thé vert et fumer une cigarette ( eh oui ! ) en compagnie de Vietnamiens surpris et flattés d'avoir un étranger à leurs côtés.
Je me souviens de ce petit vieux et de sont thé vert fort et chaud ; je me souviens de cette vendeuse de crabe près du marché central qui m'offrit un tabouret le temps de manger des haricots rouge au gingembre avant de m'offrir de délicieuses pattes de crabe à grignoter ; je me souviens de ce groupe de 5 femmes Thais "perdues" dans une échoppe à qui moi le Français je dus enseigner comment déguster une soupe de vermicelles de riz avec ses nems ; je me souviens des négociations avec les vendeurs de casques de Hué street avant d'en trouver un à mon goût - et surtout à ma taille - ; je me souviens de la tranquillité du chemin de promenade contournant le lac Hoak Tien où des papis regardent le temps qui passe assis sur leurs bancs de pierre ; je me souviens des sollicitations des conducteurs de moto-taxi qui sourient quand on refuse - en Vietnamien - leurs propositions de service ; je me souviens de la cohue humaine et des lumières de la rue transformée en marché de nuit où j'ai fait revêtir mon ipod d'un auto-collant représentant un tigre ; je me souviens de ce jeune vietnamien assis sur son scooter écoutant de la musique sur son lecteur mp3 et moi venant à sa rencontre mon ipod sur les oreilles en lui proposant d'échanger nos écouteurs. Après 1 minute d'écoute attentive du groupe Sergent Garcia, il me regarde et me dit en Français : " Bonne musique. " Surprise. Sourires. Brève conversation, en Français toujours, puis nous nous quittons en nous lançant dans chacun dans des idomes empruntés : " Chuk Mung Nam Moi - Bonne Année " ; je me souviens de ma pause d'une demi-heure assis dans le magasin d'un vendeur de téléphone pour regarder le 5e set très serré de l'open d'Australie de tennis entre Roger Federer et un obscur joueur croate... magie du sport qui réunit les hommes par delà les races les langues et les cultures ; je me souviens de ces jeunes Vietnamiennes se précipitant sur moi pour être prise en photo à mes côtés sur l'esplanade faisant face au mausolée Ho Chi Minh ; je me souviens des ruelles et des maisons de la vieille-ville, des couleurs des lampions, des marchés aux fleurs et des multiples décorations annonçant l'approche du nouvel-an chinois et de la fête du Têt, heureusement les photos sont là pour aider la mémoire ; et bien sûr, le meilleur pour la faim... je me souviens - j'espère le + longtemps possible - de la nourriture et des goûts. Une nourriture de rue excellente - comme partout au Vietnam -, à commencer par des soupes incroyables pour lesquelles, au moment de payer, les cuisinières ne cherchent pas systématiquement à vous gruger en vous rendant la monnaie.
Oui j'ai beaucoup aimé Hanoi... comme Hoi An... comme le delta du Mekong... et tout le Vietnam.
J'y reviendrai. C'est certain ; afin de visiter le Nord-Ouest, ses montagnes et ses minorités ethniques ; le Nord-Est et l'incontournable baie d'Along.
Pour l'heure, un taxi m'emmène vers l'aéroport à travers un brouillard à couper au couteau. Ponctuel, il m'attendait comme convenu à 6h45 devant l'entrée de l'hotel. Une fois arrivé, je constate que mon vol Air Asia est retardé de 40 minutes... une paille par rapport aux deux heures de retard du vol Vietnam Airlines Hué-Hanoi, à la différence que nous arriverons à l'heure à Bangkok et que pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pu m'allonger pour dormir en profitant de 3 sièges vides contigus. Qui a dit que que compagnie low-cost est synonyme d'inconfort.
Tiens... Mon stylo hésite... Il est sec ! Logique. C'est la fin du périple pour lui aussi.
Je suis arrivé au terme de ce carnet de voyage. Sur l'île de Koh Phangan, je ne pense pas écrire ; ce n'est plus tout à fait la Thaïlande. Ce n'est plus du voyage...