JE SUIS POUR UN RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE DANS L'HÉMISPHÈRE NORD
UNE ÉLÉVATION SUFFISANTE POUR LAISSER AU REPOS MA CHAUDIÈRE SAUNIER-DUVAL ET M'EMPÊCHER DE REMPLACER MES TONGS PAR DES CHAUSSETTES EN LAINE ASSORTIES À MES FOURRURES POLAIRES
UNE HAUSSE ADÉQUATE PERMETTANT AUX MONTAGNES DE RETROUVER DES PAYSAGES ENNEIGÉS ET ADAPTÉ À LA RÉGÉNÉRATION DE LA VÉGÉTATION SANS CONTRAINDRE LES LÉZARDS À SE RÉFUGIER 6 MOIS SOUS DES PIERRES MAL ISOLÉES
ET MAINTENANT LE VIETNAM
500 GRAMMES DE BIEN-ÊTRE
Après un déjeuner sommaire, et une trop courte randonnée dans la jungle, la journée (organisé par Toun le proprio de mon guest-house) se conclut par une remontée de la rivière vers Kampot sur 5-6km, juste assez pour s'émervailler du spectacle des rives bordées de palmiers illuminés par la lumière dorée du soleil couchant. Juste assez pour se dire : '' Oui, ce coin est merveilleux. ''
Convaincu que Kampot méritait que j'y consacre plusieurs jours, je décidais dès le lendemain de louer un scooter pour pousser plus loin mon exploration des environs. Pour 20 euros la semaine, l'affaire était réglée et depuis, c'est carrément l'éclate. Deux fois j'ai été à Kep, une ancienne cité balnéaire où les riches demeures bordant la mer ont elles aussi - et pour les mêmes raisons – été rendues à l'état de ruines. L'ambiance qui règne à Kep est très particulière, très paisible, comme en attente de retrouver le boum d'autrefois, ce qui ne saurait tarder car les investissement et projets immobiliers de tous ordres sont prèts à transformer en enfer ce qui pourrait aussi être un paradis.
Inutile d'espérer racheter l'une ou l'autre des ruines tronant sur d'idylliques terrains face à la mer, d'après mes infos, elles ont toutes été pré-emptées par les caciques politiques et militaries qui règnent sur le Cambodge aujourd'hui. Logique. Le potentiel touristique de ce petit morceau de littoral est tel (Kampot compris) que les prix des terrains ont été multipliés par cinq en trois ans. De toute façon, pour un occidental, hormis un marriage avec une cambodgienne ou un arrangement limite via un prète-nom aléatoire, point de salut dans l'investissement immobilier. Tant pis… Ou tant mieux ; suivant l'angle oú l'on se place, meme si cela n'empèche pas les chinois de se débrouiller avec l'habileté qu'on leur connait.
Kep est néanmoins plein dtraits pour le touriste à la recherché de tranquilité et pour le gourmand en quête de fruits de mer. Lors de chacune de mes visites, j'ai acheté pour 1.5 euros une livre de grosse crevettes fraiches vendues par les femmes des pêcheurs vous les cocottiers qui leurs servent de halle aux poisons… et pour 25 cts de plus, elles vous les cuisent à l'étouffée. Il ne reste plus qu'à se rendre vers un restaurant bringueballant juste à côté oú l'on ne s'offusque pas de vous voir débarquer avec votre nourriture, tant qu'on à la décence d'acheter du riz, une salade de fruits ou une boisson. L'autre option est de pousser 2-3 km plus loin après la plage principale et d'opter pour une des nombreuses guitounes faisant face à la mer avec leurs paillotes au sol couvert de nattes ou des cuisinières bienveillantes se feront un plaisir moyennant une somme symbolique de cuisiner vos crevettes à l'ail et au poivre vert, avant de se laisser aller dans un des hamacs accueillants ou de faire la planche dans une eau à 28 degrés (au moins).
En poursuivant sur cette même route, j'ai passé un moment fort avec des paysans hommes et femmes actuellement en pleine récolte du riz.J'ai été initié pour l'occasion à l'art de constituer et de battre un fagot pour récupérer les précieux grains.
''Allez, vous reprendrez bien un peu de bien-être. C'est ma tournée.''
SIEM REAP - BATTAMBANG VIA LE LAC TONLE SAP
Ce matin, après un réveil à 5h45, j'ai dit adieu à Siem Reap et au site d'Angkor pourprendre la direction de la ville de Battambang située au sud-ouest du lac Tonle Sap. J'ai pris l'option bateau, lequel était jadis le moyen de transport le plus usité dans le coin. Le trajet est censé durer 6 heures. Au train oú nous progressons, ce sera forcemment +.Après un transfert d'une demi-heure depuis l'hotel jusqu'à ''l'embarcadère'' dans un minibus plein comme un oeuf, je bénéficiais de ma bonne étoile habituelle en dégottant une super place assise à l'avant du bateau et à l'abri du soleil, bien que le bateau fut bondé dedans comme dehors, évitant de commettre l'erreur du touriste de base qui se rue sur le toit pensant mieux profiter du paysage sans anticiper la morsure cuisante du soleil. Je profite même du luxe de pouvoir allonger mes jambes. La ruse fût non seulement d'embarquer parmis les derniers passagers, mais surtout de réorganiser la pile de sacs-à-dos empilés à l'avant afin de me dégager un espace vital que je n'osais espérer. Conséquence de ce confort relatif et inattendu, ce long trajet est un vrai bonheur.Le bateau taille sa route vaille que vaille, parfois au ralenti, à travers une dense végétation aquatique. Deux fois, nous fûmes contraints de faire demi-tour, soit parceque le passage était obstrué, soit parceque les filets des pêcheurs rendaient la progression impossible, avant de déboucher sur d'improblables villages flottants où la vie suit son cours paisiblement. A notre passage, les gens sourient et les enfants agitent frénétiquement les mains, parfois en nous envoyant des baisers avec un grand sourire sincère. Ce trajet est une expérience formidable à recommander pour tous les amoureux de la nature et de la découverte d'une vie lacustre authentique.Vers midi, comme par miracle, alors que nous sommes nombreux à nous estimer perdus dans le labyrinthe de plantes et d'eau, et après qques arrêts du moteur pour dégager l'hélice prisonnière de lianes ou de racines, le bateau échoue dans un ''village'' et aponte à une échope sur pilotis, juste le temps de m'offrir une assiette de riz garnie de qques légumes. Le top avant de repartir cahin-caha au milieu des branchages qui fouettent parfois le bras imprudent qui se pencherait trop à l'extérieur. Seul à être assis dans le sens contraire à la marche, je profite largement du panorama en m'amusant des mines effrayées de qques ''routardes'' un peu trop magnérées craignant pour leur peau bronzée. Progressant sans visibilité dans le dédale, le pilote actionne son klaxon de temps à autre pour prévenir une collision frontale avec une barque qui surgirait du méandre.
Actuellement, nous traversons un passage délicat et les branches sont de + en + agressives et bruyantes en balayant la coque. Les expressions inquiètes sont réapparues sur les visages de certains passagers. Les routards modernes sont plus aussi téméraires que jadis. Attention, la sirène redouble d'intensité. Ce troncon de navigation fait véritablement penser à l'ouverture d'une voie navigable le long d'un rio de la forêt amazonienne. J'attend avec impatience le moment oú les serpents vont dégringoler des arbres puis lorsqu'il faudra se coucher à plat-ventre pour se protéger des volées de fléchettes empoisonnées lancées par des indiens béliqueux. Mais ca, c'est dans une autre histoire...
Partis à 7h30 de Siem Reap, nous atteignons finalement Battambang vers 15h15 après 8h d'un voyage inoubliable qui restera un moment fort fort de ce séjour au Cambodge.
Une fois descendu du bateau et après avoir grimpé la passerelle rustique du ''débarquadère'' de Battambang, je m'assoie dans un minibus de l'hotel Royal qui assure le transfert de ses clients. Sans transition après ce voyage formidable, le temps de poser mes sacs dans une chambre immense, je pars en quète d'une colation, optant une nouvelle fois pour des grenouilles accompagnées de riz et d'une salade de mangue verte et de pousses de soja, puis de salâ (phonétique), ce fruit laid et délicieux, mais totalement ignoré découvert en Thailande et dont le goût évoque le mariage de la fraise et de la pomme.
Battambang est la 2e ville du Cambodge et la province dont elle est le chef-lieu constitue le grenier à riz du pays. Cerise sur le gateau de ma curiosité enthousiaste, la saison de la récolte bat son plein. Je décide donc de mettre à profit ma deuxièmne journée sur place pour explorer les environs et découvrir des rizières s'étendant à perte de vue. L'immense entrelac de canaux irriguant une terre gorgée d'eau se remettant juste de la mousson explique l'orientation rizicole de cette province, tout en offrant de superbes panoramas vert tendres balayés par l'or de la lumière de fin de journée. Pour ce faire, j'ai demandé à un moto-taxi de me promener dans la campagne proche en privilégiant la fin d'après-midi pour bénéficier d'une belle lumière rasante. Le gars en profita pour m'emmener voir une ''ferme'' de lotus, fleur sacrée s'il en est dans nombre de pays d'Asie mineure et d'Asie du sud-est.Arrivé au 3e jour sur place, il est temps de quitter Battambang, qui par ailleurs ne présente que peu d'intérèt, à moins de passer ses journés assis à l'arrière d'un scooter en se faisant masser le postérieur sur des pistes ravinées.
Nous sommes maintenant le 13 décembre et depuis 2 jours je suis de retour à Phnom Penh où j'ai retrouvé avec bonheur la cohue, la circulation, la lumière, le bruit, les odeurs, les temples et les flaneurs du quai Sisowat. Paradoxal ? Pas du tout car Phnom Penh est une ville qui transporte dans le temps, quelques décennies en arrière. Et au rythme où vont les choses au Cambodge qui court après le temps perdu, nul doute qu'il faut profiter et s'imprégner de cet ambiance nostalgique qui ne sera bientot plus qu'un souvenir.Voilà 14 jours que je suis au Cambodge et je n'ai pas vu le temps passer.
Demain direction Kampot dans le sud, ville sise au bord d'une rivière, entourée de jungle mais à moins d'une heure de la mer... Enfin.
ANGKOR WAT
Je pensais etre tranquille. C'est raté.Mais bon, le spectacle de la nature qui se réveille et des trois stupas qui se découpent en "ombre chinoise" est magnifique. Pour le mériter, j'ai du me lever à 4h30 du matin, puis me taper les 12 km à vélo depuis la vile de Siem Reap jusqu'au site. Heureusement je n'ai pas beaucoup pédalé car je me suis fait haler par deux tuk-tuk (moto tirant une nacelle couverte) en profitant pour le premier de sa seule cliente chinoise, et pour le second d'un couple de retraités américains résidant dans mon hotel. Je ne sais pas si j'ai lancé une nouvelle mode mais en tout cas, aucun conducteur n'a protesté. Ils ont meme trouvé ca plutot marrant. Ils sont si cool les cambodgiens.Juché sur mon vélo trop petit, je me suis offert le grand tour, soit une quinzaine de kilométres, (+12 pour rentrer à Siem Reap) afin de voir la totalité des sites, avant d'y retourner demain pour approfondir les lieux qui m'ont le plus séduit, en l'occurrence le Preah Kon et le Ta Phrom, meme si je suis loin d'etre estomaqué comme j'ai pu l'etre précédemment en découvrant la majesté du Taj Mahal en Inde ou la magie du site maya de Tikal au Guatemala.A cela une raison, tout est ruiné, au sens littéral. Aprè avoir visité l'intégralité des différents sites, j'ai constaté qu'aucun n'a conservé son intégrité architecturale. C'est meme exactement le contraire et les éboulis succédent aux éboulis ce qui à la longue est un peu lassant.
Seuls de beaux bas-reliefs pour le moins répétitifs ont survécu au feu croisé du temps, de la mousson et du pillage. Les visages de Bouddha présents quasiment partout ne sont plus de la première fraicheur mais heureusement, le sourire énigmatique, meme érodé, fonctionne toujours.Pour l'heure, je suis au Preah Khon, un ruine plus qu'un palais perdu au milieu de la jungle et d'où se dégage une véritable atmosphère. Fidèle à l'imaginaire que l'ont se fait de l'endroit, un arbre culminant à une cinquantaine de mètres enserre avec ses racines semblables à de longues jambes noueuses le mur d'enceinte de l'ancienne citadelle vieille de 800 ans.En fait, il s'agissait à la fois d'une cité et d'un lieu d'étude bouddhique - de son vrai nom hindou Jayasri : épée sacrée sacrée -. De là vient peut-etre la magie qui se dégage de ces vieilles pierres, mais aussi du fait que je sois seul pour la première fois de la journée, et ca, ca change tout.
En tout cas, malgré la foule des touristes, l'étendue du site et le gigantisme des divers palais et cités laise bien imaginer ce que fut la puissance du royaume Khmer.Après 12h passées sur mon vélo à pédaler et à crapahuter sur le site d'Angkor, j'en repars avec le sentiment mitigé du devoir accompli et d'une frustration due à trop d'attente. Peut-etre aussi que je deviens difficile. Comme j'y retourne demain, je vais tenter le coup avec de la musique indienne dans mon Ipod.A part ca, ce soir je me suis régalé de criquets frits. Ca vaut largement les éperlans.